Le "Clap" de Ferbach

Jacques Leplat créateur de "Bons baisers de Ferbach" (1) prépare un nouveau livre dans lequel il abordera la technique du "CLAP" :

Claper vient de Clap 2000, mots inventés d´après les initiales (C.L.A.P.) de Clive Lamming et Alain Pras, qui écrivirent un livre concernant la fabrication de maquettes de bâtiments,

En un mot il s´agit d´intégrer des images de décor réel sur l´arrière-plan de notre réseau grâce à la photo numérique, aux documents disponibles sur Internet et aux outils informatiques.
- Comment calculer, sans mathématiques, les réductions à appliquer.
- Ou encore mettre à la même taille deux photos en vue d´une fusion.
- Voire diriger tous ses programmes de dessin avec une seule barre de menus.

(1) https://trainminiature.1fr1.net/t15578-bons-baisers-de-ferbach#229743

Ça consiste aussi à fabriquer des décors et maisons, mais en partant de photos réelles, modifiées sur ordinateur !

- Les photos  de votre appareil photo numérique
- ou bien d´un cliché traditionnel passé au scanner dans des magazines
- copiés sur Internet etc...

Ce qui va nous permettre ensuite de modifier des bâtiments, cloner des matériaux etc...et modifier les échelles d'impression...

Voici (avec l'autorisation de Jacques) un sujet développé sur un forum voisin (http://forum.e-train.fr/) qui m'a parut intéressant a partager avec vous...

ATTENTION c'est long..installez-vous TRANQUILLEMENT pour bien assimiler conseils et astuces  

mais maintenant chuttttt voici l'article de Jacques :

Le CLAP  selon J Leplat

Pour commencer, établissons le cadre de travail en rappelant quelques données de base tirées du cahier LRmag n°2

En matière de clapage, je veux me limiter à garnir l’arrière-plan de modèles à échelles progressivement diminuées. L’idée est de créer une perspective forcée comme dans un décor de théâtre et je ne fais rien d’autre que mettre ainsi en pratique les enseignements de Xavier Jacquet publiés dans LR il y a 40 ans. Les photos suivantes montrent tant bien que mal sous trois angles légèrement différents l’effet visuel obtenu. En fait, le résultat est mieux perceptible par un observateur se déplaçant devant le réseau.







Pour moi, pas question donc d’utiliser des découpages à l’échelle des trains (1/87) et de les faire côtoyer ces derniers ! C’est pour cette raison que les modèles que j’ai réalisés sur ordinateur (et qui vous sont proposés sur mon site) sont exécutés à l’échelle 1/160 et déclinés à de plus petites échelles encore. Vu leur rôle de second rang, la figuration de leur substance peut être simplifiée à l’extrême. Seuls quelques détails caractéristiques en relief sont désirables pour l’œil comme les dépassements de toitures, l’une ou l’autre cheminée et éventuellement une lucarne. Il en va tout différemment pour des modèles que l’on destine au premier plan et qui peuvent être examinés de près. Pour eux, les détails décoratifs doivent être plus soignés et un semblant de relief est même requis pour les embrasures et les volets éventuels, voire pour les gouttières et les descentes d’eau. Yann Baude l’a bien compris et sa boulangerie au 1/87 (voir LR n°816) est fournie avec plusieurs éléments particuliers à rapporter. De plus, dans son article de montage, il suggère de remplacer la découpe en papier du toit par une plaque gravée Décapod ou une section de Redutex. Implicitement, il admet ainsi l’indigence esthétique d’un vrai clap examiné de près, ce qui renforce encore mes réserves à cet égard. Cela dit, le modèle de Yann m’intéresse pour diversifier mes propres créations et je compte bien l’utiliser en le reproduisant à des échelles diminuées. Nous verrons cela plus tard.

Voici à présent un exemple de modèle que j’ai conçu autrefois pour la revue belge Train Miniature Magazine. Il est représentatif de ma manière de travailler qui est décrite de long en large dans le LRmag n°2. Elle consiste à photographier toutes les faces d’une maquette en dur réalisée à partir d’un kit commercial au 1/87 et à recopier les photos obtenues dans un cadre approprié représentant le futur découpage. Ce dernier est ensuite réduit à l’échelle désirée et imprimé sur papier fort. Il ne s’agit donc pas à proprement parler de conception infographique, dont je me sens d’ailleurs parfaitement incapable, mais d’un simple bricolage à l’ordinateur.



Une maison belge (ou du Nord) à un étage est réalisée à partir de deux immeubles briques Jouef (voir à gauche) et achevée avec toute sa patine.









Un cadre de découpage nu est dessiné aux dimensions du modèle de base et scanné.



Le cadre est habillé à l'aide de copies des photos prises des différentes faces du modèle.



Des publicités murales, trouvées sur Internet, sont appliquées sur les pignons par jeux de calques plus ou moins atténués.



Une planche est préparée pour l'impression sur une feuille A4 en réduisant le modèle à l'échelle N et en complétant économiquement la feuille par des modèles à encore plus petites échelles.







Le montage des découpages peut ensuite se faire de manière classique et on obtient les modèles clapés illustrés ci-dessus.

Je ne vous ai pas donné d’explication sur ma préférence à partir d’un modèle réduit plutôt que de photographier des bâtiments réels.

Le principal avantage que j’y vois est qu’il est évidemment aisé de manipuler une petite maquette pour la placer dans les meilleures dispositions devant l’objectif. Non seulement, si l’on s’y prend bien, il n’y a plus de distorsions de prise de vue à corriger par la suite à l’aide d’un logiciel de traitement d’images, mais l’on peut aussi placer le modèle à photographier dans la lumière qui illuminera les futurs claps. Les ombres figurant sur les clichés, et donc sur les claps, correspondent ainsi idéalement à ce que l’œil s’attend à voir dans la mise en scène ultime.

Un autre avantage à photographier des maquettes en dur apparaissant au premier plan et à les reproduire en plus petit au second plan est de garder automatiquement un air de famille dans le tableau d’ensemble. C’est un atout appréciable pour le spectacle final, car l’œil est très sensible aux aspects incongrus d’une composition hétéroclite. Mélanger les genres est toujours une gageure.
Réduction des claps à petites échelles.
Comment sélectionner et coordonner ces dernières pour créer une perspective forcée cohérente ?

La réponse nous vient de Xavier Jacquet, notre grand maître paysagiste et elle ne date pas d’hier. Dans sa série « Le réseau modèle dans son décor » parue dans les années 74-75, il nous a donné une leçon magistrale sur la manière de composer un panorama réaliste à la manière d’un peintre (qu’il est aussi à ses heures - voir ses aquarelles publiées dans LR jusque récemment). La matière était disséquée quasi scientifiquement et en devenait parfois un peu rébarbative. A l’époque, il était révolutionnaire de s’appesantir ainsi sur un sujet considéré comme tout à fait mineur par rapport aux trains mêmes et beaucoup de modélistes assoiffés d’atmosphère y ont trouvé le « déclic salvateur ».



Une des rares illustrations romantiques publiées dans LR autrefois. Elle présente l’agglomération de Xavier Jacquet, toujours bien en place aujourd’hui sur son réseau normand. Elle est réalisée en perspective forcée selon les principes qu’il nous dévoilait. (Loco-Revue n°362 - juin 1975).



Exemple des illustrations et des formules dont Xavier Jacquet truffait son discours. A cette époque, il fallait paraître très sérieux pour être pris en considération.
(Loco-Revue n° 362 - juin 1975)

La conception de mon réseau en 1978 a été totalement imprégnée de cet enseignement. J’ai notamment établi l’agglomération de Ferbach en gradins sur l’arrière-plan montagneux qui confine le dépôt et la gare au premier plan. Les gradins ont été intégrés dans la charpente initiale, à l’estime, et j’ai ensuite relevé leurs éloignements respectifs par rapport à la façade du réseau. Dans un deuxième temps, ce sont ces cotes qui m’ont servi à dessiner une courbe des échelles partant horizontalement du 1/87 à la distance 0 et montant graduellement à la verticale à la distance maximale de 180 cm. Cette courbe logarithmique n’a rien de scientifique (que Xavier Jacquet me pardonne), elle a été tracée au jugé. Les échelles correspondant à chaque gradin ont finalement été relevées et reportées sur le plan en deux dimensions.
A l’examen du résultat, il s’avère que ce procédé approximatif est en définitive suffisant.



Mise en place de mes premiers essais de clapage en combinaison avec des maquettes du commerce sur les gradins encore nus de la charpente, il y a une quinzaine d’années.



Établissement d’une courbe logarithmique harmonieuse des échelles de réduction progressives en fonction de l’éloignement.



Report des échelles sur les lignes de niveau du plan.
La flèche rouge indique l’axe principal d’observation.
La zone d’établissement des maquettes MKD a été arbitrairement fixée à 1/100 pour tenir compte de leur sous-dimensionnement. Plus haut, la zone des maquettes Jouef et Heljan a été fixée au 1/120 pour la même raison.
Les échelles suivantes ont été déduites de la lecture de la courbe logarithmique (et arrondies).

Sur la figure précédente, le terrain des exercices que je vous ai proposé de décrire est situé en haut à droite de la trappe. On remarque que les claps qui doivent y être érigés de part et d’autre de la route se situent dans les tranches 1/250 et 1/375. Ce sont donc les deux échelles auxquelles je vais réduire mes modèles.
La vieille ville de Ferbach est également ceinturée par un mur clapé, comme on peut l'entrevoir sur les photos du panorama publiées plus haut. Et comme ce mur longe des maisons à échelles décroissantes de l'avant vers le fond, j'ai déformé son dessin à l'ordinateur pour que la taille des pierres diminue progressivement de la gauche vers la droite. Cela aide à forcer la perspective.



Je me suis placé le plus à gauche possible, là où la vue en enfilade est à son maximum.
Mais la perspective forcée est aussi assurée par les échelles qui décroissent de la droite vers la gauche. De ce fait, pour un observateur se déplaçant vers la droite, l'effet s'atténue mais demeure. Comme c'est difficile à expliquer avec des mots, je les illustre à l'aide de cinq photos prises à hauteur constante, me déplaçant progressivement de l'extrême gauche vers la gare située au milieu du local. J'y ajoute une sixième prise de l'extrême droite du local et zoomée, celle-là. Tu vois que la perspective change (c'est aussi le cas dans un paysage réel), mais le trompe-l’œil reste efficace. L'idéal serait une petite vidéo mais je ne suis pas équipé.













J'ajoute pour Papybricolo qu'un article plus détaillé sur l'éclairage de Ferbach a été publié dans LR n°708 de juillet 2006. J'en reprends l'essentiel dans mon prochain livre dont j'extrais la section ci-dessous (en primeur).



en téléchargement  (pour 1€)



http://fr.1001mags.com/parution/loco-re ... e-integral

Excellent article, que je cite régulièrement ici sur l'éclairage de nos réseaux modèles... Encore tout dernièrement, ayant testé presque les mêmes principes quelques années avant, en 2000 avec le réseau de la Carrière Rougeault...



Un avantage de la création de découpages à l’ordinateur est qu’il est assez facile de décliner un modèle maître en quelques clics : changement de couleurs, ajout de fenêtres et de portes, allongement de la façade, rehaussement d’un étage, etc. De ce fait, pour constituer la première partie de la ville de Ferbach, j’ai pu me limiter à créer quatre modèles de base qui ont été ensuite reproduits en plus grand nombre en modifiant systématiquement leur apparence. Cependant, pour compléter le panorama, quelques nouveaux modèles récupérés d’autres sources vont à présent enrichir le tableau.



En ce qui concerne Heki, je dispose depuis longtemps de la pochette 10010 de la gamme Citiline, apparue à la foire de Nuremberg de 2006. Elle contient trois découpages pour l’échelle H0, conçus à la suite d’un article de MIBA d’octobre 2004 reprenant l’essentiel du cahier de LR «Tendance Clap».



Produites en grande série, les planches Citiline sont pré-estampées et prédécoupées afin de faciliter leur montage par des enfants (il s’agit d’une gamme d’initiation au modélisme). Leur aspect, un peu naïf vu de près, est acceptable pour l’arrière-plan. Comme leur conception de disposition et de pliage suit exactement mes principes, je peux les utiliser et les réduire sans travail d’adaptation préalable. Je suis donc fort tenté d’en faire l’expérience.Je voudrais ainsi reprendre l’un ou l’autre découpage Heki et surtout, comme annoncé en début d’exposé, la boulangerie de Yann Baude.



Quant à la boulangerie de Yann, sa présentation récente dans les pages de LR a réveillé mes ardeurs en matière de clapage et il devenait obligatoire pour moi de l’insérer à tout prix dans mon agglomération.


En voulant associer harmonieusement des modèles réduits de différentes sources, une question se pose immédiatement : de quelle échelle chacun d’eux peut-t-il vraiment se réclamer ?
Yann vient d’ailleurs de subir quelques critiques concernant le strict respect de l’échelle dans la création de sa boulangerie, qui la fait paraître trop massive à côté de maquettes populaires en plastique. Ces dernières sont majoritairement sous-dimensionnées et, en outre, leur réduction à l’échelle n’est pas homogène sur l’ensemble des étages. Le rez-de-chaussée est souvent moins sous-dimensionné pour que la proximité avec des véhicules ou des personnages à l’échelle stricte ne heurte pas l’œil. Ce problème de correspondance peut s’avérer insoluble avec des maquettes en dur (par exemple, productions anciennes vs productions récentes), mais heureusement, il disparaît de lui-même avec les claps dont la taille apparente peut être aisément ajustée à l’ordinateur ou à l’imprimante. C’est évidemment ce que j’ai commencé par étudier.



La ligne supérieure présente dans leurs tailles brutes au 1/160 les modèles que je désire associer. On constate immédiatement que le modèle de gauche (Heki) est sous-dimensionné par rapport au bâtiment central (qui représente mes propres créations) et que celui-ci, à son tour, est sous-dimensionné par rapport au modèle de droite, la boulangerie de Yann présentée dans LR pour l’échelle N. En fait, seule cette dernière est vraiment à l’échelle 1/160. Mes propres bâtiments ont été conçus à partir de maquettes H0 de MKD, sous-dimensionnées au 1/100, voire au 1/110 et les modèles Citiline de Heki, prévus pour la création de villes-jouet, s’avèrent encore plus comprimés. Avec des claps, rien de grave en soi : il suffit d’ajuster les tailles à l’aide d’un logiciel de traitement d’images (Photoshop ou autre) pour recréer l’harmonie. C’est ce que montre la ligne du bas. Dans un bel élan démocratique, j’ai choisi comme taille de référence celle du bâtiment du centre (représentatif de la majorité des maisons existantes de Ferbach) et j’ai modifié en conséquence les deux autres pour que l’ensemble paraisse cohérent à l’œil. Remarquez que ces corrections ne sont pas anodines : respectivement + 20% et - 20 % !
Dans mes réductions d’échelles ultérieures vers le 1/250 et le 1/375, j’intégrerai dorénavant ces corrections initiales.


Revenons à présent à la boulangerie qui doit subir quelques remaniements préliminaires.



Le scann brut de la page LR pour le 1/160 s’avère trop terne et trop peu contrasté par rapport à mes autres modèles.



A l’ordinateur, j’augmente le contraste, sature un peu les couleurs et éclaircis les zones sombres.



Sur les pignons, j’augmente la pente du toit pour l’adapter à l’architecture de Ferbach. Cette manœuvre allonge aussi les deux versants de toiture ainsi que la souche de cheminée. Je profite de cette opération pour réduire un peu la hauteur du premier étage.
Ces modifications sont marquées en rouge sur les éléments du bas, tandis qu’elles sont achevées sur ceux du haut.



Je prédispose tous les composants selon mes habitudes : murs et toiture en une pièce et pattes à coller élargies (indispensable en vue des réductions ultérieures !). J’en profite pour garnir un pignon de publicités de mon époque.



Pour corser un peu les choses, je décline le modèle de base en une version allongée aux couleurs légèrement différentes.


Tous les modèles au 1/160 (brut) sont à présent prêts à être harmonisés à «mon» 1/160 (Heki : + 20% ; LR : - 20%) et ensuite réduits à la première échelle d’utilisation prévue, en l’occurrence le 1/250 (voir précédemment).
Cette manœuvre s’exécute très simplement en réduisant la taille globale de chaque image dans les rapports voulus. Par exemple, pour la boulangerie, j’ouvre l’image du modèle LR retravaillé par mes soins, je multiplie ses dimensions (L x l) par 0,8, puis les remultiplie par 160/250. Pour le modèle Heki, j’ouvre l’image du découpage H0, je multiplie ses dimensions par 1,2, puis les remultiplie par 87/250.
Je copie ensuite les résultats sur une image A4 vierge, où ils peuvent tous être regroupés vu leur petite taille.



C’est cette image qui va être imprimée sur une feuille de papier fort (160 g/m2) pour constituer la première planche de découpage proprement dite.

voilà maintenant si Jacques veut compléter